La déclaration

La Déclaration de Paris postule l’égalité des pratiques de reconnaissance : de même que les apprentissages informels ne sont pas une forme inférieure d’apprentissage, les reconnaissances informelles ne sont pas une forme inférieure de reconnaissance.

L’égalité des pratiques de reconnaissance, informelles ou formelles, ne se justifie pas par la comparaison de la valeur intrinsèque de chaque type de reconnaissance. Au contraire, il s’agit de reconnaître la richesse et la complémentarité des différentes pratiques de reconnaissance et de leur contribution unique au développement des individus et des collectifs auxquels ils contribuent. C’est une question fondamentale d’équité.

La reconnaissance est une pratique humaine fondamentale

Apprendre à reconnaître est aussi important, individuellement et collectivement qu’apprendre à apprendre.

Tout le monde a le pouvoir de reconnaître

L’acte de reconnaissance n’est pas le seul privilège des institutions ou des autorités accréditées ni des personnes disposant d’une position de pouvoir.

L’acte de reconnaissance est un acte potentiellement émancipateur

La reconnaissance, lorsqu’elle est authentique et réciproque, agit comme un acte émancipateur, à la fois pour la personne qui initie la reconnaissance et pour celle qui l’accepte.

La confiance est intrinsèque à la reconnaissance

La reconnaissance crée des relations de confiance qui, tissées ensemble, forment la trame de réseaux de confiance propices à l’émancipation de leurs participants.

La reconnaissance est une éthique

Les pratiques de reconnaissance peuvent être sujettes à des préjugés fondés sur l’origine, le sexe, le milieu socio-économique ou d’autres facteurs. Il est crucial de développer des systèmes de reconnaissance qui soient justes, équitables et inclusifs.

L’acte de reconnaissance est un acte social

La reconnaissance mutuelle au sein de groupes, de réseaux professionnels, organisations et communautés favorise la cohésion sociale, le partage d’expériences et la construction de savoirs collectifs.

La reconnaissance a un impact individuel et collectif

La reconnaissance d’un membre d’un collectif contribue à la reconnaissance du collectif tout comme la reconnaissance d’un collectif contribue à la reconnaissance de ses membres.

Outre les principes décrits ci-dessus, la Déclaration de Paris met également l’accent sur l’importance du développement de pratiques, technologies et politiques qui facilitent la valorisation de toutes les formes de reconnaissance, qu’elles soient informelles, non-formelles ou formelles, individuelles ou collectives.

En conclusion, la Déclaration de Paris propose une vision ambitieuse pour un monde où toutes les reconnaissances ont de la valeur. En reconnaissant la diversité des parcours de reconnaissance et en renforçant le pouvoir de reconnaissance des individus, la Déclaration de Paris contribue à la construction d’une société plus juste et plus ouverte.

Références

Déclaration de Bologne pour une Reconnaissance Ouverte : publiée en 2016 lors de la conférence ePIC, la déclaration a inventé le terme “Reconnaissance Ouverte” “encourageant chacun – apprenants, éducateurs, citoyens et organisations – à participer activement et à s’approprier le mouvement émergent de la reconnaissance ouverte.” À ce jour, 131 organisations et 471 personnes ont signé la déclaration.

Charte de la Reconnaissance Ouverte —  Pour une éthique de la reconnaissance (2020) : basée sur la Déclaration de Bologne pour la reconnaissance ouverte, “Les signataires de la Charte de la Reconnaissance Ouverte reconnaissent la nécessité d’une reconnaissance ouverte dans tous les domaines de la vie, qu’il s’agisse de l’éducation, de la société ou de la profession.” La Région Normandie (France) a été la première signataire de la charte en 2022.

Badges Numériques : le Livre Blanc :  publié par le Comité National des Acteurs des Badges Numériques, le Livre Blanc explore le concept des badges numériques, leurs origines, leurs fonctions et leurs applications potentielles dans différents domaines. Il se penche sur les avantages des badges numériques en tant que support aux différents processus de reconnaissance (informel, non-formel et formel) dans différents contextes.

Nous arrivons au monde prédisposé à nous connecter et à collaborer, nous arrivons au monde prédisposé pour reconnaître. La reconnaissance n’est pas seulement un besoin, le besoin d’être reconnu, c’est aussi une capacité, la capacité de reconnaître, une condition pour se connaître soi-même, connaître les autres et connaître le monde

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